« La vraie nature du shiatsu » – article traduit

L’article qui suit a été rédigé par Shin Tai International, un centre de formation en shiatsu situé en Pennsylvanie (États-Unis). Il rassemble formidablement les réflexions de beaucoup de shiatsushis (praticiens en shiatsu) modernes, alors que le shiatsu se développe en occident depuis les années 1950, qu’il se professionnalise et cherche la reconnaissance du grand public et des officiels : le shiatsu est avant tout une expérience du toucher, et cette caractéristique contient déjà un extraordinaire potentiel de guérison, au sens large et holistique du terme. Plongée au coeur du shiatsu.

« Les livres de shiatsus donnent des listes de maux et symptômes que le shiatsu peut soigner. Mais au final, est-ce que le shiatsu soigne réellement ces maux? Et considérer et pratiquer le shiatsu depuis cette perspective nous permet-il d’accéder à son plus formidable potentiel?

Si une personne suit une voie qui ne résonne pas avec sa nature véritable, sa capacité à créer et s’exprimer est souvent grandement diminuée. Le shiatsu est souvent pratiqué guidé par cette dynamique; au lieu de profiter totalement de l’unique capacité du toucher, il a tendance à être abordé depuis un cadre spécialisé et conceptuel qui n’est pas aligné avec sa véritable nature.

Durant ces dernières décennies, le shiatsu est souvent utilisé d’une façon qui essaie d’imiter la pratique de l’acupuncture et d’autres approches thérapeutiques occidentales, de manière à trouver le respect de la communauté médicale et du grand public. Mais tout comme une personne qui essaie d’imiter une autre afin de « s’améliorer », cette méthode ne va pas seulement à l’inverse de l’effet prévu, elle passe aussi à côté de l’opportunité d’utiliser l’unique capacité du shiatsu: apporter des changements au niveau de la couche la plus primitive du système d’information. Plutôt que de se spécialiser à ajuster les fonctions des méridiens, organes et systèmes du corps, le shiatsu est plus puissant quand il va dessous ces niveaux pour s’adresser à l’énergie fondamentale, ou le ki, du corps.

acupuncture

“Au lieu de se spécialiser à ajuster les fonctions des méridiens, organes et systèmes du corps, le shiatsu est plus puissant quand il va dessous ces niveaux pour s’adresser à l’énergie fondamentale, ou le ki, du corps.”

Nous ne faisons pas de la chirurgie, de l’acupuncture, de l’ostéopathie ou de la chiropraxie. Ce sont des thérapies valables qui ont chacune des effets thérapeutiques uniques sur le corps. Mais en shiatsu, nous travaillons avec le toucher appliqué à l’intérieur de paramètres spécifiques. Que pouvons-nous accomplir de mieux avec ce type de travail du corps? Afin d’accéder réellement au vrai pouvoir de transformation du shiatsu et du shin tai (une forme de shiatsu qui utilise les Vaisseau Gouverneur et Vaisseau Conception comme les moyens premiers d’évaluation et de traitement), nous devons comprendre l’origine et la nature du toucher.

Le toucher et sa réponse tactile est le sens le plus basique de la cellule primitive. Le toucher fait la distinction entre la cellule et son environnement à travers les réponses de la membrane cellulaire. La membrane enregistre des changements dans sa composition chimique via lumière, vibration et pression.

Le toucher contient l’information de tous les autres sens. Par exemple, les particules d’une substance ont besoin de « toucher » les neurones récepteurs du système olfactif dans la cavité nasale pour pouvoir être détectées comme odeur. Lorsqu’un son est émis, les ondes sonores en vibration qui sont créées ont besoin de toucher et faire vibrer le tympan afin d’être entendues. Le toucher est un facteur dans toutes les expériences sensorielles, et la pression est le moyen par lequel il est discerné.

shiatsu healing

Parce que le toucher et le sens le plus primaire de la cellule primitive, il est le moyen le plus puissant de restaurer la force de vie au coeur du corps. Et parce que le toucher appliqué est la caractéristique première du shiatsu (ndlr : shiatsu veut dire « pression avec les doigts »), ce type d’approche corporelle a un potentiel formidable pour apporter des changements au niveau du corps. Plutôt que d’essayer d’imiter d’autres méthodes thérapeutiques (telles que l’acupuncture) en introduisant plus de complexité et en se focalisant sur du diagnostic spécialisé et des stratégies de traitements, nous pouvons plutôt amplifier les possibilités transformatrices uniques de notre travail, en l’utilisant de manière alignée avec sa nature profonde. En se focalisant sur l’utilisation du shiatsu pour restaurer l’énergie de vie première via le toucher, nous pouvons libérer son plus grand potentiel.

Si vous lisez cet article, vous pratiquez probablement une approche corporelle. Cela signifie que vous avez une affinité avec ce type de soin. Plutôt que d’étudier pour devenir médecin, chiropracteur, acupuncteur, etc.. vous avez choisi d’apprendre cette approche corporelle. Vous êtes attiré par l’utilisation du toucher en tant que moyen d’écoute, de guérison et de transformation parce que ça convient à votre nature. Unifier votre propre nature avec celle du shiatsu vous offre une opportunité extraordinaire d’apporter une expérience élargie de liberté et de créativité à ceux qui viennent à vous chercher la santé. »

L’article original (en Anglais) de Shin Tai International est accessible ici. 

 Traduction française (avec toutes mes excuses pour l’approximation…), Julie Clément

Retour des rencontres internationales du Seiki 2018

Seiki berce ma vie depuis mon premier atelier à Paris en février 2017. Catherine Dompas m’y a introduit, et la vague m’emmène depuis en des territoires insoupçonnés.

« Qu’est-ce que Seiki ? »

Sei-ki se traduit généralement par « Accompagnement de l’énergie universelle ». C’est une pratique d’origine japonaise, qui consiste à partager l’énergie avec un partenaire sur un futon. Ce qui nous traduisons généralement par énergie, le Ki, correspond à un principe très populaire dans les cultures traditionnelles, et trop oublié en Occident. Le Ki est aussi l’Espace, le Temps, l’Invisible, l’Inconscient, et bien d’autres notions. L’étude et l’exploration du Ki passionne depuis toujours les nippons à travers notamment les arts martiaux, et a transformé plus récemment les cultures de l’ouest. Sentir le Ki s’apprend sans difficulté, il est là partout et tout le temps, prenant naturellement diverses formes et sculptant la matière de l’intérieur et de l’extérieur. Que nous en soyons conscients ou non, nous sommes en lui, il est en nous.

Seiki avec Kyoko Kishi, Papendal 2018
Crédit photo : Alexandra Gelny

On pourrait dire que les Français sont célèbres pour aimer partager le Ki à table, dans un stade, une salle de spectacles… Ce sont des expériences transformatrices et variées que nous apprécions et qui rythment nos vies. Seiki procède de la même façon : partager un moment ensemble sur un futon. Se rencontrer, respirer ensemble, parfois bouger ensemble, accueillir ce qui vient, éventuellement toucher, observer ce qui est, accompagner le mouvement, l’esprit calme et serein, sans volonté de changer ou de bien faire. Seiki est libre et ramène à l’essentiel de la vie.

Nous étions 48, venus de 15 pays, anciens et nouveaux étudiants, certains découvrant Seiki pour la première fois. Seiki est très accessible et se transmet sans fioritures et principes complexes, à travers des démonstrations, échanges et discussions conviviales. L’espace que la communauté crée est très libre, et invite à revenir à son propre mouvement originel. Certains sont expansifs, d’autres réservés, tout est bienvenu, tout est ok. J’aime Seiki pour son universalité, sa non-technique, l’inattendu, les rires, les pleurs, les cris et les silences qu’il permet de laisser émerger. Aucune pression, aucune volonté, chacun prend soin de lui-même comme il l’entend. Les formes et combinaisons sont infinies. Le protocole est discret, quelques mouvements de base peuvent éventuellement aider le corps et la respiration à se laisser aller, le reste se fait par soi-même avec ce qui se présente.

Iyasaka Fifuminorito, transmis par Akinobu Kishi et guidé par Felix Bindernagel

La pratique aime s’accompagner du chant de divers Norito, de la lecture de poèmes, de l’étude ancestrale du son et de la voix, étonnant voyage dans le monde des vibrations. Le programme s’est développé tranquillement, assaisonné d’anecdotes et des talents des participants : Alexandra (Vienne) et son travail sur les mères et nourrissons, Nik (Londres)  et son approche de la douleur, Bill (New York) et sa transmission très personnelle du ressenti du Ki, Catherine  (Montpellier) et les 5 mouvements régénérateurs, Jürg (Bâle) à la flûte envoûtante, Keith (Aberdeen) et ses exercices matinaux de Katsugen Undo, Felix et le chant des norites, Kyoko Kishi transmettant sa vision simple et gracieuse de Seiki.

En quelques heures, j’ai eu la chance exceptionnelle de travailler avec Lundhup Droyültshang de Suisse, Johannes Heinzerling d’Utrecht, Belen de Barcelone, Cyril découvrant émerveillé la beauté de Seiki, ainsi les enseignants et maîtres Keith Stewart, Paul Lundberg et Kyoko Kishi.

Les Rencontres 2018, 6ème édition, furent un moment de grande joie et de partages généreux, loin des fédérations, des diplômes et des dogmes. Seiki m’a ouvert à plus de liberté et d’empathie dans ma vie et dans mon approche du shiatsu, plus de compassion et d’authenticité, un ancrage puissant associé à une main chaleureuse et légère.

Akinobu Kishi disait que Seiki est une rencontre Heart to Heart, Mind to Mind (« Coeur à Coeur, Esprit à Esprit »). La rencontre en elle-même, au-delà du toucher, crée un espace unique entre 2 individus. Seiki est l’écoute attentive et joyeuse de cet espace, un moment après l’autre. Il en ressort une joie profonde, le bonheur de se retrouver et d’être entendu, sans obligation ni restriction de gestes ou de mots.

Venez découvrir Seiki à Lille, en toute simplicité, lors d’ateliers ou de traitements individuels.

Cliquez ici pour accéder à Seiki Lille, contactez moi directement pour les soins individuels via julieshiatsu@gmail.com

Au plaisir de vous rencontrer,

Julie

Kyoko Kishi entourée des participants aux Rencontres du Seiki, Papendal 2018

« Méditation : une révolution dans le cerveau »

Le 16 mai dernier l’émission Enquête de Santé sur France 5 diffusait un reportage intitulé Méditation : une révolution dans le cerveau

Alors que le film « Voyage en pleine conscience – dans les pas de Thich Nhat Hanh » sort en salles le 16 juin, revenons sur une (re)découverte dont l’essor est en train de transformer le monde et de redéfinir la spiritualité, j’ai nommé la pratique de la méditation.

« S’asseoir confortablement, fermer les yeux et focaliser toute son attention sur sa respiration : c’est le principe de la méditation de pleine conscience, pratique ancestrale, remise au goût du jour, qui fait de plus en plus d’adeptes en France et se trouve à l’origine d’une révolution médicale. À l’hôpital, elle est utilisée dans l’accompagnement des douleurs chroniques, pour lutter contre la dépression ou encore pour mieux tolérer les traitements contre le cancer. Capable de modifier le fonctionnement du cerveau, la méditation est une thérapie à part entière. Comment fonctionne cette gymnastique du cerveau, qui pourrait agir comme une cure de jouvance et fournir un espoir dans la prévention de certaines maladies ? »

Le documentaire complet ici :

Pour la petite histoire, j’ai découvert la méditation, Vipassana en ce qui me concerne, en Nouvelle-Zélande en 2009. Ma vie s’est transformée depuis, car j’avais enfin à ma disposition un outil à partir duquel oeuvrer à l’intérieur de moi-même. C’est une exploration personnelle qu’on ne peut entreprendre et développer que soi-même. Une crise de vie n’est pas nécessairement à voir comme une mauvaise nouvelle, plutôt une excellente raison et occasion pour rentrer dans la pratique. Rome ne s’est pas faite en un jour, mais il faut bien commencer à poser une première pierre. Un premier pas…

Bon voyage

 

Malaria business, un documentaire de Bernard Crutzen

En racontant l’histoire controversée de la plante Artemisia, utilisée depuis des millénaires en Chine et efficace pour prévenir et soigner le paludisme, le film Malaria Business ouvre un nouveau champ des possibles dans la lutte contre cette maladie redoutable qui continue de tuer enfants et adultes.

Le film documentaire est sorti à l’automne 2017 et il est nécessaire de le diffuser encore et encore. Entretien avec le réalisateur Bernard Crutzen :

À voir en streaming ou téléchargement sur france.tv ici 

Des maisons de l’Artemisia ont été créées pour prouver l’efficacité médicale des Artemisia annua et afra, former les acteurs de terrain et organiser un réseau de cultures et de distribution labellisé.

Vous pouvez faire un don à l’association et l’aider à accomplir sa mission

Comment cultiver l’Artemisia annua dans votre jardin ?

« Médecines alternatives : je soigne moi non plus » sur France Culture

Faisons le point sur la situation en France des M.A.C ou Médecines Alternatives et Complémentaires : pratiques, règlementation, reconnaissance, évaluation…

Deux médecins, psychiatre et neurologue, se sont retrouvés autour du micro de Nicolas Martin dans l’émission La méthode scientifique sur France Culture.

En tant que grande curieuse et praticienne en Shiatsu depuis presque 10 ans, je suis agréablement surprise de constater que le discours des acteurs de la médecine classique occidentale a positivement évolué ces dernières décennies, et que le débat entre médecines conventionnelle et non-conventionnelles s’est ouvert et enrichi. La fondation d’un centre de médecine chinoise au sein de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris en est un bel exemple. L’efficacité et le soulagement des malades prime sur la méthode, et il serait heureux que tous les praticiens en santé et bien-être en prennent de la graine.

À bon entendeur !

https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-du-lundi-21-mai-2018